« Il faut dire qu’𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗼𝘂𝗰𝗵𝗲 𝗵𝘂𝗺𝗮𝗶𝗻𝗲 𝗰’𝗲𝘀𝘁 𝘀𝗼𝘂𝘃𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗹𝗲𝗶𝗻 𝗱𝗲 𝗰𝗿𝗶𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝘀𝗼𝘂𝗳𝗳𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗹’𝗼𝗻 𝗿𝗲𝘁𝗶𝗲𝗻𝘁 bien serrés, entre les dents, afin qu’ils ne profitent pas d’un moment de surprise pour s’échapper. Notre système nerveux se charge de bloquer nos mâchoires. Avant d’avoir des dents, nous avons serré nos gencives. C’est une longue habitude de serrer nos mâchoires sur une peine qui est indicible parce qu’elle vient 𝗱’𝘂𝗻 𝘁𝗲𝗺𝗽𝘀 𝗼𝘂̀ 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗻’𝗮𝘃𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗽𝗮𝘀 𝗹’𝘂𝘀𝗮𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗮𝗿𝗼𝗹𝗲. Allaitement, sevrage, ah maman, maman… Comment imaginer quelqu’un en train de souffrir, dans son corps d’adulte, des peines de sa première enfance. Et pourtant…

Et la peur, la colère, les refus d’autrefois comment s’en débarrasser maintenant, 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗶𝘀𝘀𝗼𝘂𝗱𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗵𝗲𝘁𝘀 𝗾𝘂’𝗶𝗹𝘀 𝗼𝗻𝘁 𝗹𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲́ 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝗰𝗼𝗿𝗽𝘀? Si la détresse paralyse au moins que l’on n’ait pas d’autre choix, il faut évidemment se confier à un thérapeute, un psychanalyste par exemple, pour essayer de traduire ce que l’on a vécu avant d’avoir su articuler des mots, en mots.
« 

Thérèse Bertherat, « 𝘓𝘦 𝘳𝘦𝘱𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘥𝘶 𝘵𝘪𝘨𝘳𝘦 ».

Pourquoi nos mâchoires sont si serrées.

Plutôt direct, mais cela résonne certainement en nous. Est ce que de le savoir vous aidera les détendre ? Clairement non.

Mais !

Comprendre pourquoi elles sont si serrées, puis ensuite les encourager à se détendre par des mouvements et massages, en prendre conscience, vous aidera non seulement à les détendre, mais vous remarquerez aussi l‘impact que cela peut avoir sur le reste de votre corps et votre bien-être.

Vous me suivez ?

Nous avons hérité d’une grande force dans nos mâchoires

Si nous savons que nos corps ont évolué depuis les premiers hommes, il reste des vestiges de cette lointaine mémoire dans nos corps d’aujourd’hui.

Il y a plusieurs millions d’années, nos ancêtres les plus éloignés, les Australopithèques, avaient une mâchoire puissante et des dents adaptées pour broyer des aliments durs et fibreux, tels que des racines, des noix et des graines. Ils passaient une grande partie de leur temps à mâcher et à digérer ces aliments, ce qui leur fournissait l’énergie nécessaire pour survivre. Ils y passaient vraiment beaucoup de temps ! C’était même une grande occupation de leur journée et une activité énergivore : mâcher et broyer des aliments vraiment durs et fibreux.

Au fil du temps, notre régime alimentaire a évolué et s’est diversifié. Les premiers humains, les Homo habilis, ont commencé à utiliser des outils pour couper et écraser leur nourriture, ce qui a réduit la nécessité d’avoir une mâchoire aussi puissante. Les Homo erectus, qui sont apparus il y a environ 1,8 million d’années, avaient une mâchoire plus petite et des dents plus fines que leurs prédécesseurs, ce qui leur permettait de manger une plus grande variété d’aliments, y compris de la viande.

Avec l’avènement de l’agriculture et de la sédentarisation, notre régime alimentaire a encore évolué. Nous avons commencé à consommer des aliments plus mous et plus sucrés, tels que des céréales, des légumes cuits et des fruits. Cette évolution a entraîné une réduction de la taille de notre mâchoire et de nos dents, ce qui peut expliquer pourquoi de nombreuses personnes aujourd’hui ont des problèmes de dentition et de mâchoire.

Notre mâchoire n’en reste pas moins très puissante.

Nous avons pourtant gardé une grande force dans nos mâchoires

Un peu d’anatomie (light !)

La mâchoire humaine est composée de plusieurs muscles puissants. C’est une articulation complexe, notre « deuxième bassin« , qui peut aussi faire une grande variété de mouvements.

Nos mâchoires sont constituées de deux parties : la mâchoire supérieure (ou maxillaire) et la mâchoire inférieure, ou mandibule. Celle du haut fait partie du crâne, tandis que la mandibule est mobile et permet les mouvements de mastication, de déglutition et la parole. Elles sont reliées au reste du crâne par des articulations et des muscles qui forment la chaîne musculaire de la mastication.

La chaîne musculaire de la mastication est composée de plusieurs muscles qui travaillent ensemble pour permettre la mastication, la déglutition et d’autres mouvements de la mâchoire. Voici les principaux muscles impliqués dans cette chaîne musculaire :

Le muscle masséter : c’est le muscle le plus puissant de la mastication. Il s’étend de la partie inférieure de la mâchoire (mandibule) jusqu’à la partie latérale du processus zygomatique (pommette). Il est responsable de l’élévation de la mandibule et de la fermeture de la bouche.

Le muscle temporal : ce muscle est situé sur le côté de la tête, au-dessus de l’oreille. Il s’étend de la tempe jusqu’à la mandibule. Il est responsable de l’élévation et de la rétraction de la mandibule, ainsi que de la mastication. Vous sentirez en mettant les mains sur le temps et en ouvrant et fermant la bouche.

Le muscle ptérygoïdien médial : ce muscle est situé à l’intérieur de la mâchoire, entre la mandibule et le palais. Il est responsable de l’élévation et de la protrusion de la mandibule (en avant).

Le muscle ptérygoïdien latéral : ce muscle est situé à l’intérieur de la mâchoire, entre la mandibule et la partie latérale du crâne. Il est responsable de la dépression, de la protrusion et de la latéralisation de la mandibule.

Le rôle du système nerveux

Le système nerveux joue un rôle important dans la régulation des muscles de la mastication et peut être impliqué dans le serrement des mâchoires. Le système nerveux central (SNC), composé du cerveau et de la moelle épinière, et le système nerveux autonome (SNA), qui contrôle les fonctions involontaires de l’organisme, interagissent pour contrôler les muscles de la mastication.

Le serrement des mâchoires peut être influencé par plusieurs facteurs liés au système nerveux :

Le stress et l’anxiété : lorsque nous sommes soumis à des situations stressantes ou anxiogènes, notre corps réagit en activant le système nerveux sympathique, qui fait partie du SNA. Cette activation entraîne une augmentation de la tension musculaire, y compris au niveau des muscles de la mastication, ce qui peut provoquer un serrement involontaire des dents.

Les troubles du sommeil : certaines personnes souffrent de bruxisme nocturne, c’est-à-dire qu’elles serrent ou grincent des dents pendant leur sommeil. Les mécanismes précis à l’origine de ce phénomène ne sont pas encore totalement élucidés, mais il semblerait que des dysfonctionnements au niveau du SNC et du SNA puissent être impliqués.

Les déséquilibres neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, GABA ), certains médicaments et substances psychoactives comme la caféine peuvent favoriser le serrement des mâchoires : les neurotransmetteurs sont des substances chimiques qui assurent la transmission des informations entre les neurones.

Un mot sur le bruxisme

Le serrage de dents, ou bruxisme, est un phénomène complexe qui implique à la fois notre système nerveux, nos émotions et notre posture. Le système nerveux joue un rôle clé dans le contrôle et la régulation des muscles de la mâchoire, et il est étroitement lié à notre état émotionnel et notre niveau de stress.

Lorsque nous sommes soumis à des situations stressantes, anxiogènes ou émotionnellement intenses, notre système nerveux réagit en déclenchant une série de réponses physiologiques, comme l’augmentation de la fréquence cardiaque, la libération d’hormones de stress et la contraction involontaire de certains muscles, dont ceux de la mâchoire. Le serrage de dents est donc une manifestation physique de notre état émotionnel et de notre niveau de stress.

Les émotions, en particulier les émotions négatives comme la colère, l’anxiété, la frustration ou la tristesse, peuvent également affecter notre bouche et notre mâchoire de différentes manières. Certaines personnes ont tendance à serrer les dents ou à mâcher compulsivement lorsqu’elles sont stressées ou émotionnellement bouleversées, tandis que d’autres peuvent ressentir des tensions ou des douleurs dans la mâchoire, le visage ou le cou en réponse à des émotions fortes.

Le bruxisme peut avoir de nombreuses conséquences néfastes sur notre santé, telles que des douleurs faciales, des maux de tête, des troubles du sommeil ou encore une usure prématurée des dents. Il est donc essentiel de prendre soin de nos mâchoires et de les détendre régulièrement pour éviter ces désagréments. Ne laissez pas vos dents s’user prématurément, consultez votre dentiste préféré.

Tout est relié

Corps et esprit

Comment expliquer les traces qu’on laissé nos souvenirs d’enfance non résolus dans notre corps et en particulier dans nos mâchoires ?

Les souvenirs d’enfance non résolus peuvent effectivement laisser des traces dans notre corps, et en particulier dans notre mâchoire. Cela peut s’expliquer par plusieurs mécanismes psychologiques et physiologiques.

Tout d’abord, il est important de comprendre que le corps et l’esprit sont étroitement liés. Les émotions que nous ressentons dans notre enfance, en particulier celles qui sont intenses ou non résolues, peuvent avoir des répercussions sur notre corps. Lorsque nous vivons des situations stressantes ou traumatisantes, notre corps réagit en se contractant et en se crispant. Si ces tensions ne sont pas libérées, elles peuvent s’installer dans notre corps et se manifester sous forme de douleurs, de tensions ou de blocages.

La mâchoire est une zone particulièrement sensible aux tensions émotionnelles.

En outre, elle est également liée à notre capacité à communiquer et à exprimer nos émotions. Peuvent parfois être associés des émotions refoulées ou non exprimées, telles que la colère, la tristesse ou la peur. Ces émotions peuvent se manifester sous forme de tensions dans la mâchoire, comme si celle-ci était « verrouillée » pour empêcher l’expression de ces émotions.

Enfin, les tensions émotionnelles peuvent entraîner des déséquilibres musculaires et des compensations posturales, qui peuvent à leur tour affecter notre mâchoire.

Notre cou et nos épaules impactées : nos fameuses chaînes

La mâchoire est également connectée à d’autres parties du corps, telles que le cou, les épaules et le dos.

Ces muscles travaillent en synergie pour assurer les différents mouvements de la mâchoire et permettre une mastication efficace. Des troubles de la mastication ou des douleurs au niveau des mâchoires peuvent être liés à un dysfonctionnement de ces muscles ou de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), qui relie la mandibule au crâne. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un professionnel de santé, tel qu’un dentiste ou un kinésithérapeute, pour bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement adapté.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’il peut y avoir des répercussions sur d’autres parties du corps, telles que la respiration, les cervicales, la tête et la circulation sanguine.

Lorsque la mâchoire est tendue, les muscles de la mastication peuvent se contracter de manière excessive, ce qui peut entraîner une élévation de la mandibule et une réduction de l’espace disponible pour la langue. Cela peut entraîner une respiration plus haute et plus superficielle, car la langue ne peut plus jouer son rôle dans la respiration nasale.

Les tensions dans la mâchoire peuvent se propager aux muscles du cou et des épaules, ce qui peut entraîner des douleurs cervicales et des maux de tête. Toute tension dans ces muscles peut affecter la posture et la mobilité de la tête et du cou.

La circulation sanguine peut également être sensible à cette tension des mâchoires qui peut comprimer les vaisseaux sanguins qui passent à travers la mâchoire et réduire la circulation sanguine dans la tête et le cou. Cela peut entraîner des sensations de vertige, des acouphènes et des maux de tête.

Peut-on les détendre durablement ?

L’Antigymnastique : une approche globale pour dénouer les muscles et apaiser le système nerveux

L’Antigymnastique accorde une grande importance à la prise de conscience des différentes parties du corps et des tensions qui s’y logent. En développant cette conscience corporelle, vous pourrez mieux identifier les moments où vous serrez involontairement les mâchoires et ainsi agir pour les détendre.

Relâchement musculaire : l’Antigymnastique propose des exercices doux et lents qui visent à détendre les muscles en profondeur. En pratiquant régulièrement ces exercices, vous pourrez progressivement relâcher les tensions accumulées dans les muscles de la mâchoire.

Respiration : la respiration joue un rôle essentiel dans l’Antigymnastique. En apprenant à respirer de manière plus consciente et plus profonde, vous favoriserez la détente générale de votre corps, y compris au niveau des mâchoires.

Posture : l’Antigymnastique aide à améliorer la posture en travaillant sur l’alignement et l’équilibre du corps. Une meilleure posture peut contribuer à réduire les tensions musculaires, notamment au niveau des mâchoires.

Gestion du stress : l’Antigymnastique peut également vous aider à mieux gérer votre stress et votre anxiété, deux facteurs souvent impliqués dans le serrement des mâchoires. En pratiquant régulièrement cette méthode, vous développerez des outils pour apaiser votre esprit et relâcher les tensions physiques.

L’intégration des émotions : l’Antigymnastique reconnaît l’importance des émotions dans notre bien-être physique et mental. En apprenant à accueillir et à intégrer nos émotions, plutôt que de les réprimer ou de les ignorer, nous pouvons réduire leur impact sur notre corps et notre système nerveux. En séance, la parole est encouragée entre les participants, même si elle n’est pas obligatoire. Cependant, la bienveillance du groupe peut encourager à s’exprimer.

Pour soulager les tensions musculaires au niveau des mâchoires, il est recommandé de pratiquer des exercices de relaxation et d’étirement spécifiques, de masser délicatement les muscles concernés, d’adopter une bonne posture et de gérer son stress comme nous le faisons en séance.

L’Antigymnastique est une méthode douce et globale qui vise à rééquilibrer notre corps et à améliorer notre bien-être en prenant en compte l’ensemble de nos chaînes musculaires et fasciales, ainsi que notre système nerveux et nos émotions. En pratiquant régulièrement l’Antigymnastique, nous pouvons progressivement dénouer nos muscles, apaiser notre système nerveux et adopter une posture plus équilibrée et plus saine.

Un mouvement pour vos mâchoires

Je vous propose un petit exercice tout simple. vous le trouverez dans « Le repaire du tigre« .

« 1: Prise de terre (poser le sacrum)

2: Vous êtes couché à plat dos. Jambes fléchies. Vous ouvrez et refermez la bouche. Plusieurs fois. Ce faisant, vous repérez vos articulations de mâchoires, sur les côtés. Devant vos oreilles.

La plupart des gens touchent poliment les coins de leurs lèvres et ne semblent pas se croire capables d’avoir autant de dents et de mâchoires si larges qui s’articulent près de leurs oreilles. Il faut chercher au-delà des molaires et des dents de sagesse… Pour trouver quoi ?Les muscles masséters. Courts, épais, ils rattachent notre mandibule aux os du crâne. On dit qu’ils sont « élévateurs » de la mâchoire; ce sont eux les muscles d’acier qui nous font serrer les dents.

Vous appuyez brièvement sur vos masséters, ouvrant un peu la bouche; Oui, c’est douloureux? On serre les dents à s’en faire mal, on ne le sait pas.

3: Bouche entrouverte, vous essayez de projeter votre mandibule vers votre droite. C’est un minuscule mouvement. votre mandibule va à droite et revient au milieu. C’est tout. La tête ne bouge pas. Vos yeux restent grands ouverts.

Essayez de voir ce que vous faites. Qu’est-ce qui bouge dans ce mouvement ? Votre mâchoire, mais quoi encore ? Est-ce que les lèvres ne sont pas en train de se contracter? et votre langue ? Certaines personnes aux masséters très rigides n’arrivent pas à remuer leur mâchoire et pourtant elles sont persuadées qu’elles le font. en fait, elles bougent seulement les lèvres, qu’elles ne distinguent pas de leurs mâchoires.

Ce mouvement latéral fait mouvoir des muscles « masticateurs » qui sont beaucoup moins puissants que les masséters; ils sont peu habitués à bouger consciemment. après le côté droit, vous essayez le côté gauche. Il se peut que l’on retrouve dans le mouvement de la mâchoire les mêmes difficultés déjà observées avec un côté de son corps. « 

En conclusion

Nos mâchoires sont bien plus que de simples broyeuses de nourriture. Elles sont le point de rencontre de nombreux muscles et nerfs, et leur bon fonctionnement est essentiel pour notre équilibre postural. Des mâchoires crispées peuvent entraîner des tensions qui se propagent jusqu’aux épaules, au dos et même aux hanches. De plus, les mâchoires sont étroitement liées à notre système nerveux autonome. Ainsi, un stress émotionnel peut se traduire par un serrement de mâchoires, créant un cercle vicieux de tension et de stress. Alors, détendez la mâchoire et souriez, votre dos et votre visage vous remercieront !